Au course de son apologie Paul nous renseigne sur sa vie. Les renseignements qu'il fournit ajoutent à ceux qui nous viennent des Actes des précisions dont deux seulement peuvent être contrôlées. Disons tout de suite que le contrôle n'est pas favorable. Paul nous dit qu'il s'enfuit de Damas pour échapper à l'ethnarque du roi Arétas. Or Damas semble avoir été pendant tout le premier siècle de l'ère chrétienne sous la puissance romaine. En tout cas, à supposer que le roi arabe Arétas IV en ait été le maître, cela n'a pu arriver qu'après la mort de Tibère, c'est-à-dire au plus tôt en l'an 37. Et comme le voyage de Paul à Damas — voyage mentionné dans les Actes — doit etre placé avant cette date, on ne voit pas comment l'apotre aurait été obligé de quitter Damas pour échapper à la police d'Arétas. Loisy, Les Actes des apôtres, p. 420 conjecture que ce roit avait, du consentement des Romains, un représentant à Damas chargé de maintenir l'ordre dans le quartier arabe de cette ville. Mais cette hypothèse imaginée uniquement pour sauver notre texte, est bien invraisemblable. Le système des polices multiples, là où il a fonctionné, a toujours favorisé les malfaiteurs qui, poursuivis dans un quartier, se réfugiaient dans l'autre. Il a été parfois imposé à des gouvernements faibles qui l'ont subi malgré eux. Mais les Romains, à qui Arétas n'était pas en mesure de faire la loi, n'ont pu s'ingénier eux-memes à rendre la police de Damas impraticable. D'ailleurs que gagne-t-on à supposer que la puissance romaine a laissé à Arétas le soin de faire surveiller le quartier arabe de Damas! Paul, qui faisait sa propagande auprès des Juifs d'origine ou d'éducation, n'avait pas l'occasion d'aller dans le quartier arabe. Et si, par hasard, il s'y était aventuré, il pouvait, à la première alerte, passer prestement dans le quartier romain sans etre réduit à descendre par une ouverture creusée dans la muraille de la ville. En somme, rien ne s’oppose à ce que le récit des Actes IX, 21 soit historique. Et la précision qu’ajoute I Cor., XI, 33 est un artifice qui simule des renseignements personnels pour nous en imposer.
(Joseph Turmel,
LES ÉCRITS DE SAINT PAUL III, la seconde épître aux Corinthiens, p.46-47, my bold)
I note that, said by Turmel, the argument is even more strong, since Turmel had all the interest to consider genuine the mention of Aretas, since Turmel's historical Jesus was a seditionist (possibly: the same Judas the Galilean) and his follower Paul was a crypto-seditionist too, hence the mention of a Paul persecuted by Aretas' ethnarch for political (anti-Roman) reasons would have served the case for a seditious Jesus.
De facto, Greg Doudna, who argues for the historical Jesus being the rebel Jesus b. Sapphat, would like to consider genuine the mention to Aretas (V) .