Fictions ces multiples prophéties par lesquelles Jésus annonça sa mort à se disciples qui ne comprennent rien aux plus éclatantes! Fictions ces maximes sublimes tombées des lèvres de Jésus qui, à ses bons moments était jovial, mais qui ne savait pas maîtriser ses réflexes et que la moindre contrariété, le plus léger contretemps faisait sortir de son calme !
Les scories une fois dévorées par le feu de la critique, reste le métal. Il est représenté par quelques textes historiques ou incorporés dans des légendes inspirées par l'historie... Ces témoins authentiques nous diront que Jésus a voulu être libérateur, rédempteur et sauveur, qu'il s'est présenté avec un programme de rédemption et de salut. Mais ils nous diront aussi que ce rédempteur, ce sauveur voulait arracher son pays au joug de la pouissance romaine. La rédemption [chrétienne], qui sujourd'hui est une satisfaction donnée à la justice divine, avait jadis le caractère d'un paiement dont le diable était bénéficiaire. Mystique sous sa forme actuelle, elle l'était aussi dans le haut moyen-âge. Mais primitivement [pour les Juifs] elle était d'ordre national. Jésus entreprit de faire en Palestine ce que, quinze siècles plus tard, Jeanne d'Arc fit en France. Et les deux rédemptions mystiques, auxquelles l'Église a successivement adhéré, sont des transformations d'un mouvement produit par un agitateur dans les couches populaires de son pays.
(Joseph Turmel, Histoire des Dogmes, tome I, preface, p. 13-14)